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Soutenir l’engagement bénévole et simplifier la vie associative

Le 31 janvier 2024, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture à l'unanimité, avec modifications, la proposition de loi visant à répondre à des problématiques concrètes des associations, locales comme nationales. Celle-ci s'inscrit dans la continuité des Assises de la simplification associative et d'une consultation nationale ayant permis de recueillir quelque 15 000 propositions en 2023.

Plus de 20 millions de citoyens s’engagent chaque année dans une activité de bénévolat. Ils réalisent un maillage des territoires ultramarins et hexagonaux au travers de quelque 1,5 million d’associations. Les associations ont un rôle essentiel dans la cohésion sociale et le vivre-ensemble en permettant au plus grand nombre d’accéder à des biens, des connaissances ou des activités à moindre coût et de manière collective.

Les associations sont l’expression d’une vitalité démocratique, portée par la loi du 1er juillet 1901. Elles permettent à des citoyens de se rassembler et de s’engager autour d’un projet ou d’une cause qui leur tient à cœur, en parallèle de leur carrière professionnelle et de leur vie personnelle, de manière désintéressée.

 

Depuis quelques années elles connaissent des difficultés (baisse des subventions, complexité des tâches, individualisme…). La proposition de loi, qui a été amendée par les députés et le gouvernement, s’inscrit dans la continuité des Assises de la simplification associative et des résultats de la consultation nationale menée auprès des associations en 2023. Elle vise à répondre à des attentes concrètes des associations et de leurs bénévoles. Elle s’articule autour de deux objectifs.

Encourager et mieux reconnaître l’engagement associatif.

Les principales mesures

 

→ Ouvrir les droits de formation inscrits sur le compte personnel de formation (CPF) dans le cadre du compte d’engagement citoyen (CEC) aux bénévoles œuvrant dans des associations déclarées depuis au moins un an (contre trois ans actuellement).

 

→ Imposer aux associations l’obligation d’informer les bénévoles sur la possibilité d’ouvrir un CEC.

 

→  Élargir le recours au congé de citoyenneté, pendant du congé d’engagement associatif pour les agents publics, aux bénévoles œuvrant au sein d’associations déclarées depuis au moins un an (contre trois ans actuellement).

 

→ Permettre aux associations d’abonder le CPF de leurs adhérents au travers du CEC

Et laisser ouvert le CPF des retraités, dès lors qu’ils sont mobilisés pour des formations leur permettant d’acquérir des compétences nécessaires à l’exercice de leurs missions de volontaires, bénévoles ou sapeurs‑pompiers volontaires.

 

→ Obliger les associations à informer les bénévoles ayant trois ans d’adhésion des conditions permettant la validation des acquis de l’expérience (VAE) dans le cadre de leur engagement bénévole.

 

→ Assouplir les conditions de recours au congé associatif.

 

→ Ouvrir le mécénat de compétences aux entreprises de moins de 5 000 salariés et d’étendre sa durée maximale de deux à trois ans.

 

→ Instaurer la possibilité d’expérimenter le mécénat de compétences, ouvert à titre expérimental par la loi 3DS du 21 février 2022 pour cinq ans aux fonctionnaires de l’État et territoriaux, dans la fonction publique hospitalière et de l’étendre aux agents contractuels des trois fonctions publiques.

 

→ Valoriser la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui aident les associations par du mécénat financier, de compétences ou en nature dans la déclaration de performance extra-financière (DPEF).

Simplifier la vie associative

Les principales mesures

→ Simplifier les conditions de prêt entre associations, via des contrats de prêts approuvés par l’organe de direction de l’organisme prêteur.

 

→ Mettre en place des conventions de trésorerie entre associations membres d’un même groupe associatif, afin d’optimiser leur trésorerie et d’éviter le recours systématique à des emprunts bancaires en cas de besoin de financement.

 

→ Harmoniser et en élargissant les causes de recours aux tombolas, loteries et lotos.

→ Pérenniser dans la loi le réseau national d’appui Guid’Asso.

La proposition de loi instaure par ailleurs l’obligation pour le gouvernement de remettre au Parlement dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la loi un rapport évaluant la situation de l’emploi dans le secteur associatif, la performance des différents dispositifs mis en œuvre (notamment les différents types de congés des bénévoles et leur aménagement), la possibilité d’instaurer une semaine de quatre jours pour les salariés bénévoles et l’impact de la baisse de subventions, notamment de la part des collectivités locales, sur les emplois associatifs.

Le gouvernement devra également remettre au Parlement un rapport sur le rôle des têtes de réseaux associatifs dans les dispositifs de soutien aux associations et leurs besoins de financement.

Enfin, le gouvernement devra établir un guide explicatif exhaustif de l’engagement bénévole et du volontariat (avantages, droits et devoirs des bénévoles et des associations…).