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Betteraves : il n’existe aucune alternative efficace aux néonicotinoïdes

A la sucrerie de Fontaine-le-Dun, j’ai réaffirmé mon soutien au projet de loi qui vise préserver une filière stratégique française, celle de la betterave, en permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. Un plan pour accélérer la transition pour trouver des alternatives doit être initié.

Ce vendredi matin, à la sucrerie de Fontaine-le-Dun, j’ai réaffirmé mon soutien au projet de loi qui vise préserver une filière stratégique française, celle de la betterave, en permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. Un plan pour accélérer la transition pour trouver des alternatives doit être initié.

A Fontaine-le-Dun, 1300 agriculteurs du pays de Caux et bien au-delà vendent leur production à Cristal Union. La sucrerie compte 120 salariés (© Cristal Union).

A Fontaine-le-Dun, 1300 agriculteurs du pays de Caux et bien au-delà vendent leur production à Cristal Union. La sucrerie compte 120 salariés (© Cristal Union).

En pays de Caux, on peut s’énorgueillir d’être dans l’excellence pour la production de lin, tout comme on peut être fier d’avoir une filière betteravière très dynamique. Ce vendredi 2 octobre 2020, je suis allé visiter la sucrerie Cristal Union à Fontaine-le-Dun, au cœur de ma circonscription.

J’ai régulièrement des contacts avec les agriculteurs de mon territoire et, il y a plusieurs semaines, ils m’ont alerté sur le danger qui plane sur la betterave-sucre, une filière menacée de disparition, à cause du virus de la jaunisse qui s’est propagé dans les champs de toutes les régions productrices de betteraves en France. Le pays de Caux n’y échappe pas.

Ce sont 46 000 emplois sont menacés dans cette filière stratégique en France, si les pouvoirs publics ne font rien pour lutter contre ce virus de la jaunisse. A Fontaine-le-Dun, c’est 1300 agriculteurs qui vendent leur production à Cristal Union et 120 salariés.

Les solutions alternatives aux traitements à base de néonicotinoïdes, utilisées au cours de l’hiver dernier, se sont toutes révélées inefficaces.

C’est la raison pour laquelle, sous l’impulsion de plusieurs députés parmi lesquels je m’inscris, le Gouvernement a annoncé un plan de soutien à la filière betterave, qui comprend un projet de loi permettant une dérogation ciblée à l’utilisation de néonicotinoïdes pour une durée limitée et dans des conditions strictement encadrées, afin de maîtriser l’impact sur les pollinisateurs.

A partir du lundi 4 octobre, le texte proposé par le Gouvernement permettant une dérogation ciblée à l’utilisation de néonicotinoïdes, sous forme de semences enrobées, sera débattu en séance publique à l’Assemblée Nationale.

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Je soutiendrai ce projet de loi dans l’hémicylce

Les solutions alternatives aux traitements à base de néonicotinoïdes, utilisées au cours de l’hiver dernier, se sont toutes révélées inefficaces (© Cristal Union).

Les solutions alternatives aux traitements à base de néonicotinoïdes, utilisées au cours de l’hiver dernier, se sont toutes révélées inefficaces (© Cristal Union).

Ce matin, à la sucrerie de Fontaine-le-Dun, à Antoine Declercq, le président de la coopérative, à Patrice Petit, le directeur de la sucrerie ainsi qu’à l’ensemble des agriculteurs et des salariés, j’ai précisé que je soutiendrai ce projet de loi dans l’hémicycle. Il faut être pragmatique, c’est une décision de bon sens qui sera prise pour ne pas mettre en péril toute une filière dont les débouchés sont avérés et créateurs de valeur sur notre territoire cauchois. Si nous ne faisons rien, la France sera obligée d’importer du sucre qui sera produit par des pays utilisant ces mêmes dérogations.

Afin de remédier au virus de la jaunisse qui détruit nos champs de betteraves, nous allons autoriser l’utilisation de néonicotinoïdes jusqu’au plus tard en 2023. En complément, loin de renier nos engagements de 2017 sur la transition écologique, un plan de soutien à la filière de la betterave sucre est acté. Outre le projet de loi, il prévoit :

  • Un programme de recherche renforcé de 5 millions d’euros pour accélérer l’identification d’alternatives.

  • Une indemnisation dans le cas de pertes trop importante liées à la crise de la jaunisse de la betterave.

  • Des engagements devront être pris par les professionnels industriels sur la pérennisation de la filière sucrière en France.

  • La mise en place d’un plan de protection des pollinisateurs.

La dérogation s’appliquera uniquement pour la betterave sucrière. D’ailleurs, l’usage des néonicotoïdes est réglé puisque 92% des usages ont été définitivement supprimés. L’utilisation de produit phytosanitaire est exclusivement réservé à la culture des betteraves sucrières et cela représente seulent 8% des volumes utilisés par le passé.

Une écologie sans solution est une écologie d’impasse. Et je le répète : cette mesure ne remet pas en cause l’engagement résolu dans la transition écologique et l’objectif d’une agriculture moins dépendante aux pesticides. Elle constitue une solution temporaire à une difficulté conjoncturelle. A l’écologie de l’incantation, je préfère celle de l’action et de l’attention.